Des entrepreneurs créent une entreprise florissante d’exportation de canneberges dans les zones marécageuses de la Nouvelle-Écosse
Que savez-vous des entrepreneurs novateurs du Canada atlantique? L’article suivant s’inscrit dans une série spéciale d’articles visant à mettre en lumière les initiatives passionnantes qui se produisent dans l’écosystème d’innovation en Atlantique. Nous vous présenterons les succès obtenus par les hommes et femmes novateurs de tous les coins de la région qui ont un impact sur l’économie. Cette présentation spéciale est parrainée par l’Agence de promotion économique du Canada atlantique.
En 1998, Evelyn et David Ernst ont acheté une parcelle de terrain qui, aux yeux de la plupart des personnes, n’avait que très peu de valeur. Toutefois, David y voyait une occasion d’y cultiver une récolte lucrative en vue de l’exporter.
« Mon mari était ingénieur dans l’industrie de la pêche et les perspectives dans les années quatre-vingt-dix n’étaient pas très reluisantes dans ce secteur. Ainsi, lorsque le terrain situé de l’autre côté de la route a été mis en vente, il s’est mis en tête que nous devrions l’acheter », a déclaré Evelyn.
« Et si nous l’achetons, qu’allons-nous en faire? », lui ai-je demandé. Le terrain était marécageux et n’était donc pas propice à la construction résidentielle. Il m’a répondu : « nous pourrions y planter des canneberges ».
C’est ainsi qu’est née la ferme Terra Beata, le principal transformateur et exportateur de canneberges du Canada atlantique.
Les produits de Terra Beata sont vendus dans les épiceries de toutes les régions du Canada atlantique, dans la plupart des épiceries ontariennes ainsi que dans diverses épiceries indépendantes d’un bout à l’autre du pays. Ils exportent aussi leurs produits à l’étranger, principalement en Europe, notamment au Royaume-Uni et en Serbie, ainsi qu’en Australie, en Nouvelle-Zélande et à Israël.
« Nous avons un avantage par rapport à tous les autres producteurs de canneberges en Amérique du Nord. Ces baies ne peuvent être cultivées que dans des régions froides, ce qui est essentiellement le Canada, quelques États américains et la Russie », explique Evelyn.
« Puisque nous sommes à l’extrémité de la côte Est du Canada, nous bénéficions du fait que le trajet maritime vers l’Europe est relativement plus court. »
Non seulement Terra Beata traite et vend ses propres canneberges, mais elle transforme aussi les petits fruits d’autres producteurs des Maritimes à partir de sa principale installation à Lunenburg.
« Nous sommes le principal transformateur de canneberges du Canada atlantique, et nous recevons des petits fruits de toutes les régions de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, ajoute Evelyn. Nous traitons environ cinq millions de livres de canneberges et de bleuets par année. »
Toutefois, selon Evelyn, un des plus gros défis qu’ont à relever les producteurs de petits fruits de la région est le coût lié à l’entreposage – ou plutôt à la pénurie d’entreposage.
« Nous avons découvert qu’au Canada atlantique, il y avait une réelle pénurie d’entrepôts frigorifiques, où l’on peut conserver les canneberges surgelées. La récolte de bleuets se produit en août et les congélateurs se remplissent de ces petits fruits. Alors, lorsqu’arrive la période de récolte des canneberges en octobre, les congélateurs sont encore remplis de bleuets, déclare-t-elle. Comme notre récolte est la dernière de l’année, il y a souvent un manque d’espace dans les congélateurs. Les quelques installations disponibles dans les environs sont très coûteuses. »
C’est un problème que Terra Beata tente de résoudre avec son plus récent projet d’expansion : un entrepôt frigorifique de 15 millions de dollars dans son installation de Sackville, au Nouveau-Brunswick.
« Sackville est idéalement située. Cette ville se trouve au carrefour de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, indique Evelyn. Les fruits de nos producteurs partenaires de ces trois provinces peuvent être expédiés à Sackville, où ils sont nettoyés et surgelés sur-le-champ. Nous avons choisi de bâtir un entrepôt frigorifique qui dépasse nos propres besoins afin que nous puissions louer de l’espace à d’autres entreprises. Cela contribuera à couvrir le coût de la construction de l’installation. »
Terra Beata a entrepris plusieurs projets d’expansion depuis sa fondation au milieu des années quatre-vingt-dix. Evelyn affirme que ce sont des organismes comme l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA) qui ont rendu cette croissance possible.
« Ils ont manifesté une grande confiance en nous. Ils ont appuyé notre achat d’équipement pour notre installation ici même à Lunenburg et ont appuyé l’expansion de cette même installation afin de nous aider à gérer notre croissance », ajoute Evelyn.
« Il a été très facile de travailler avec eux et ce fut très utile pour nous d’avoir accès à un financement sans avoir à payer d’intérêt. Cela nous a permis de bâtir notre entreprise de la bonne façon, tout en ayant la capacité de rembourser le montant sans le stress ou l’inquiétude d’avoir à payer des intérêts en plus. »
Elle affirme que le soutien fourni par l’APECA a aidé le secteur des canneberges du Canada atlantique à être plus concurrentiel.
Au cours des années à venir, Terra Beata désire accroître les ventes de ses produits de détail, en particulier de jus de canneberge.
« Le cocktail à la canneberge que vous pouvez acheter dans les épiceries du Canada atlantique provient en fait des États-Unis. Ocean Spray est une entreprise américaine. Le cocktail Choix du président est embouteillé aux États-Unis, tout comme la marque Compliments », explique Evelyn.
« Pourquoi ne consomme-t-on pas plus de canneberges du Canada atlantique? Nous aimerions devenir la principale marque de canneberges du Canada atlantique et la deuxième marque en importance au pays. »