La satisfaction face à la vraie vie suite à un traumatisme de la moelle épinière
Le perception face à la vie suite à un traumatisme de la moelle épinière peut différer grandement de la réalité, mais les chercheurs croient qu’il est important de comprendre les deux points de vue.
Le désir d’en apprendre davantage au sujet de l’impact d’un traumatisme de la moelle épinière sur le bien-être psychologique a mené à un projet collaboratif sur l’examen de la satisfaction face à la vraie vie suite à un traumatisme de la moelle épinière menant à la quadriplégie ou à la paraplégie – une comparaison des attentes de la société par rapport à la satisfaction rapportée par les patients [An Examination of Life Satisfaction Following Traumatic Spinal Cord Injury Induced Quadriplegia and Paraplegia: Comparing Society’s Expectations to Patient Reported Life Satisfaction]. L’équipe de recherche compte la Dre Lisa Best, psychologue expérimentale de l’Université du Nouveau-Brunswick à Saint John, et son candidat doctoral Derek Gaudet, ainsi que les neurochirurgiens Dr Najmedden Attabib et Dr George Kolyvas du Réseau de santé Horizon, avec le soutien du Canada East Spine Centre.
« La satisfaction face à la vie est une mesure globale utilisée en psychologie. Il s’agit d’une bonne façon de mesurer le niveau de bonheur face à votre vie, explique la Dre Best. Dans mon laboratoire, nous avons travaillé sur plusieurs projets avant celui-ci qui ont examiné la satisfaction face à la vie chez des populations de patients (y compris les traumatismes crâniens, les troubles alimentaires, et le cancer), et comment des facteurs comme les maladies physiques et la détresse psychologique affectent la satisfaction face à la vie. »
À titre de candidat doctoral en psychologie expérimentale et appliquée à l’Université du Nouveau-Brunswick à Saint John, M. Gaudet possédait déjà un intérêt sur la satisfaction face à la vie lorsqu’il a obtenu un poste de recherche avec le Dr Attabib.
« Nous avons vraiment commencé à penser aux différences entre la satisfaction face à la vie, qui a tendance à être utilisée en recherche psychologique, et la qualité de vie, qui est normalement utilisée en recherche en médecine. Derek s’est intéressé à ces différences pour comprendre comment chacun de ces facteurs jouent un rôle dans le bien-être global des patients avec un traumatisme de la moelle épinière », dit la Dre Best.
La qualité de vie est souvent utilisée pour mesure de bien-être global chez les personnes avec un traumatisme de la moelle épinière, ajoute-t-elle, mais il a été découvert qu’il n’est pas possible de prédire avec exactitude la satisfaction face à la vie en détermine la qualité de vie.
Le Dr Attabib est un chercheur principal associé avec le Praxis Spinal Cord Injury Registry, ce qui permet à l’équipe de recherche d’avoir accès aux données de plus de 8 000 patients à travers le Canada. Pour obtenir de l’information sur le grand public, ils ont utilisé un sondage en ligne, commençant avec des étudiants universitaires pour ensuite être partagé sur les réseaux sociaux et auprès de groupes de soutien ciblés.
« Lorsque nous avons conçu l’étude initiale et que nous avons amassé les données comparatives, ou du groupe de contrôle, nous avons inclus les mesures qui étaient déjà utilisées dans le registres (de Praxis) afin d’être en mesure de faire des comparaisons directes entre les échantillons, explique M. Gaudet. Nous travaillons maintenant à la mise en forme des ensemble de données afin d’effectuer les analyses statistiques. »
Selon M. Gaudet, même si certains des résultats provenant du groupe de contrôle sont conformes aux attentes, la sévérité de la diminution de la satisfaction face à la vie attendu par la population générale suivant un traumatisme de la moelle épinière était inattendue.
Les données complètes provenant du groupe de patients n’ont pas encore été analysées, dit-il. « Nous croyons que la diminution de la satisfaction face à la vie ne sera pas aussi importante chez les patients, mais le fait que la population générale ait rapporté une perception de diminution aussi importante de la satisfaction face à la vie pourrait contribuer aux réactions psychologiques initiales des patients face à leurs blessures. »
Ils découvrent aussi des différences intéressantes en fonction du sexe et des types de personnalité.
Le projet compte deux objectif, dit la Dre Best. Ils veulent être en mesure d’utiliser ce qu’ils apprennent pour améliorer la vie des personnes avec un traumatisme de la moelle épinière et aider à informer la pratique professionnelle.
« Nous pouvons envoyer un message clair au sujet de nos résultats aux professionnels médicaux pour qu’ils sachent que ces patients sont heureux avec leur vie, dit le Dr Attabib. De plus, je crois que ce projet recevra une acceptation internationale, puisque les traumatismes de la moelle épinière sont traités différemment de l’autre côté de l’océan. Je crois que ce type de projet a un énorme potentiel. »
Pendant l’analyse de l’échantillon des patients se poursuit, ils ont présenté certains de leurs résultats au sujet de la population de contrôle en santé lors de conférences locales et internationales, et ils ont publié ces données.
Le Dr Attabib croit que la collaboration est bonne, assemblant des chercheurs en psychologie et des professionnels médicaux pour aider les patients avec un traumatisme de la moelle épinière.
Le financement pour ce projet a été possible grâce à des dons généreux offerts à la Fondation de l’Hôpital régional de Saint John pour financer l’excellence en recherche innovatrice au Nouveau-Brunswick et le Réseau de santé Horizon Saint John.