Une collaboration pancanadienne examine les traumatismes de la queue de cheval
Un intérêt pour en apprendre davantage au sujet du traumatisme de la queue de cheval (TCEI), une condition relativement rare, a mené à une collaboration entre des chercheurs de partout au Canada.
Les causes les plus fréquentes du TCEI comprennent la rupture de disques, la sténose, une infection de la moelle épinière, une hémorragie, une fracture ou une complication découlant d’un traumatisme sévère de la moelle épinière comme un accident automobile, une chute ou une attaque au couteau.
« Il s’agit de traumatismes au bas de la moelle épinière, explique le Dr Najmedden Attabib, neurochirurgien au Réseau de santé Horizon et professeur adjoint à l’Université Dalhousie. Il s’agit du traumatisme de la queue de cheval, qui se situe sous le niveau de la vertèbre L1. En termes simples, c’est un amas de nerfs qui se trouve sous le niveau de la moelle épinière, et qui ressemble à la queue d’un cheval. »
L’équipe de recherche a été inspirée à examiner le TCEI puisque la faible quantité d’information disponible au sujet de ce traumatisme rendait difficile de répondre aux questions par rapport aux résultats pour les patients et les meilleures pratiques pour ce diagnostic précis.
L’équipe est composée de professionnels de différentes spécialités et de différents hôpitaux de partout au Canada. Les membres de l’équipe provenant du Canada atlantique comptent le Dr Attabib, l’équipe du Canada East Spine Centre, de la Dre Colleen O’Connell, et le Dr Sean Christie; du Canada central, Carly S. Rivers, le Dr Christopher D. Bailey, Dilnur Kurban, Heather Flett, le Dr Julio C. Furlan; la Dre Eve C. Tsai et l’équipe du Praxis Spinal Cord Institute; et des prairies, la Dre Karen Ethans. Le financement de ce projet provient de The Praxis Spinal Cord Institute.
Le TCEI peut comprendre une vaste gamme de symptômes qui peuvent inclure des maux au bas du dos, des douleurs aux jambes, une faiblesse aux extrémités inférieures et des troubles des intestins et de la vessie.
« Nous ne sommes pas vraiment en mesure d’extrapoler les données à partir des traumatismes de la moelle épinière et de les appliquer au TCEI, parce qu’au niveau anatomique il ne s’agit pas simplement d’un traumatisme de la moelle épinière », dit Attabib.
L’équipe de recherche a comme objectif d’améliorer la capacité de prédire les résultats pour les patients afin de mieux informer les patients et leurs familles au sujet de leur condition. Les effets importants sur les intestins et la vessie sur la qualité de vie des patients sous-tendent l’importance de découvrir les prédicteurs et la gestion des attentes associés à ces fonctions.
Pour ce faire, « nous avons analysé les données extraites de la base de données du Praxis Spinal Cord Injury Registry », explique la chercheure Dre Colleen O’Connell, du Centre de réadaptation Stan Cassidy de Fredericton.
« Praxis compte 30 sites partout au pays avec des données provenant de patients consentants avec des traumatismes de la moelle épinière sur une période de 10 ans. Ces données peuvent ensuite être interprétées pour les chercheurs afin d’en apprendre davantage au sujet des traumatismes de la moelle épinière, dit-elle. L’équipe de recherche et moi avons examiné les données pour en savoir plus au sujet de ce type de blessure relativement rare. »
En ayant accès aux données de milliers de patients, explique-t-elle, ils peuvent en apprendre davantage au sujet de ces conditions relativement rares.
« Ce qui est vraiment unique avec ce projet, c’est le travail collaboratif entre les médecins en réadaptation et les neurochirurgiens, dit la Dre O’Connell. « Nous couvrons le continuum de ce qui arrive aux gens avec des traumatismes de la moelle épinière. »
En travaillant ensemble et en effectuant un suivi proactif des patients, ils sont en mesure de trouver des réponses que les provinces ou les sites individuels ne seraient pas en mesure de faire, dit-elle.
« Le cheminement des patients du traumatisme à la maison est examiné. La sensibilité aux facteurs importants dans l’ensemble de leurs soins (arrivée, chirurgie et réadaptation) est évaluée plutôt que de se restreindre aux intérêts ou aux résultats provenant d’un seul moment précis ou d’un seul professionnel de la santé. »
L’étude actuelle a déterminé qu’un quart des patients ont quitté l’hôpital avec un contrôle complet des intestins et de la vessie, et que la moitié peuvent marcher de façon autonome. L’étude a aussi déterminé d’autres facteurs qui ont le potentiel d’avoir un impact sur les résultats pour les patients, comme le moment de l’admission, le temps d’attente pour la réadaptation suite au traumatisme, et la durée de l’admission en réadaptation.
Grâce à cette collaboration, l’équipe de recherche a été en mesure d’atteindre ses objectifs. L’information obtenue est utile pour que les cliniciens soient en mesure de prédire les résultats potentiels, le permettant ainsi de mieux communiquer les attentes face au rétablissement aux patients et à leur famille.