Surrette Battery pénètre de nouveaux marchés
Que savez-vous des entrepreneurs novateurs du Canada atlantique? L’article suivant s’inscrit dans une série spéciale d’articles visant à mettre en lumière les initiatives passionnantes qui se produisent dans l’écosystème d’innovation en Atlantique. Nous vous présenterons les succès obtenus par les hommes et femmes novateurs de tous les coins de la région qui ont un impact sur l’économie. Cette présentation spéciale est parrainée par l’Agence de promotion économique du Canada atlantique.
De nos jours, beaucoup d’importance est accordée à la diversification des marchés d’exportation, particulièrement dans le contexte de l’état précaire des négociations sur l’avenir de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Surrette Battery, une société établie en Nouvelle-Écosse, a pris ce virage vers d’autres marchés mondiaux il y a près de quinze ans.
Ce fabricant de batteries de Springhill fabrique des produits spécialisés pour les secteurs ferroviaire, maritime et de l’énergie renouvelable depuis 1959. Cette entreprise familiale est actuellement l’unique fabricant indépendant de batteries au Canada.
Depuis que les frères James et John David Surrette ont succédé à leur père, l’entreprise dessert une clientèle plus mondiale. Avant 2004, l’entreprise était axée sur l’exportation de ses produits aux États-Unis sous des marques telles que Rolls Battery. Mais la fluctuation des taux de change à l’époque a obligé l’entreprise à examiner d’autres possibilités.
« L’Afrique est actuellement notre marché à plus forte croissance, affirme James Surrette, président de l’entreprise. Ce marché représente environ 15 p. 100 de notre chiffre d’affaires. L’Europe représente environ de 15 à 18 p. 100 de notre chiffre d’affaires, et ces deux marchés se seraient situés à zéro, ou à près de zéro, avant 2004. »
L’entreprise Surrette Battery a déjà installé plus de 160 000 réseaux autonomes à l’échelle mondiale. Au cours de la dernière année civile, l’entreprise a expédié ses produits renouvelables dans plus de 36 pays.
Selon James Surrette, l’entreprise profite des tarifs faibles au Port d’Halifax afin de répondre à la demande dans ces marchés.
« Nous pouvons expédier nos produits avec une efficacité exceptionnelle à partir de la Nouvelle-Écosse, particulièrement vers l’Afrique, l’Europe et l’Amérique du Sud, explique-t-il. Il est plus difficile pour nous d’expédier nos batteries vers certains ports plus à l’ouest. Hawaï pose un défi particulier pour nous en ce moment. Mais nous pouvons effectivement expédier nos produits vers l’Australie. Les tarifs sont étonnamment raisonnables, par rapport au coût du transport routier vers la Californie, par exemple ».
La croissance du rayonnement de l’entreprise dans ces marchés est également liée à l’expansion du secteur de l’énergie renouvelable. Surrette Battery a commencé à approvisionner cette industrie dans les années 1990, lorsque ce secteur était toujours très restreint.
Cette entrée précoce sur le marché a aidé l’entreprise à établir une fidélité à la marque et à acquérir de l’expérience. Les énergies renouvelables représentent maintenant près de 60 p. 100 du volume total de ses ventes, un chiffre qui croît toujours.
« À la même époque l’année dernière, j’avais entrepris un voyage de découverte des distributeurs en Équateur et au Pérou, déclare James Surrette. Et, bien que nous n’ayons jamais visité directement ces marchés et que toutes mes réunions aient été de nouvelles rencontres, sur la douzaine de réunions que nous avons tenues en cinq jours dans deux pays différents, je ne crois pas que nous ayons rencontré une seule entreprise qui n’avait pas utilisé notre produit pour un projet quelconque. [C’était le cas même si] nous ne les avions jamais approvisionnées directement. Cette implantation de la marque nous a vraiment aidés à assurer la progression de l’entreprise avec le temps, et cela a été très avantageux pour nous ».
La montée en puissance des entreprises telles que Tesla dans le domaine du stockage de l’énergie renouvelable est avantageuse pour Surrette Battery parce qu’elle met en lumière les lacunes de l’industrie. Tesla ne constitue pas une concurrence directe pour Surrette Battery, qui existe dans le marché des batteries au plomb, desservant tout particulièrement des clients qui sont raccordés à des réseaux éprouvant beaucoup de perturbation.
« Je ne crois pas que nous fassions concurrence directement à Tesla, mais un public plus vaste est réellement amené à envisager la possibilité de stocker de l’énergie », poursuit M. Surrette.
Selon M. Surrette, la croissance de l’entreprise est également due en partie à sa collaboration avec l’APECA depuis l’établissement de l’usine de Springhill.
« L’APECA a été un partenaire solide depuis le début, notamment avec le financement de l’équipement et l’amélioration de la productivité, ainsi que le lancement de projets qui auraient été difficiles autrement. Et elle est toujours un bon partenaire pour nous », déclare-t-il
Surrette envisage l’avenir de son entreprise familiale avec optimisme. Et même s’il s’estime chanceux d’avoir un « effectif aussi loyal et dévoué », il avoue que certains défis se posent en matière d’embauche.
« Nous avons presque plus que doublé notre chiffre d’affaires au cours des dix dernières années, et je pense que nous le doublerons de nouveau d’ici dix ans, dit-il. En clair, voici certains des défis qui nous attendent : pouvons-nous trouver suffisamment d’équivalents temps plein pour répondre aux besoins des régions rurales de la Nouvelle-Écosse? Nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter de la main-d’œuvre dans les régions rurales du Canada ».
L’entreprise continuera à se concentrer « très fortement » sur l’automatisation et le perfectionnement des processus. Ces efforts ont mené au doublement de la production au cours de la dernière décennie, avec seulement 30 p. 100 plus d’employés.
À l’échelle mondiale, M. Surrette espère que l’industrie des batteries au plomb remettra en question la dominance des produits à base de lithium dans le secteur de l’énergie renouvelable afin de pouvoir profiter de la croissance de l’industrie.
« Notre industrie affiche un taux de recyclage de plus de 98 p. 100, et ce, sans dégradation du rendement dans le marché secondaire. Pour moi, c’est un point que nous devons faire valoir. Il est difficile pour un petit fabricant de batteries indépendant de la Nouvelle-Écosse de s’axer là-dessus, mais c’est un défi que nous voulons et allons relever ».